Collecte de données en ligne

Bloguer, c’est se former à la Veille : parole de Chargé de Veille

Un mois sans écrire un mot : presque rien dans la vraie vie, une éternité sur un blog.

La raison en est fort simple :

A la demande de certains établissements d’enseignement supérieur, j’anime une série de cours autour du thème : « Internet, usages et finalités« .

Le but de mes interventions est de familiariser un public âgé d’environ 25 ans à l’usage professionnel qui peut être fait du média Internet en dehors de Facebook.

D’abord sceptique quant à l’intérêt d’un tel cours dispensé à des « digital natives« , je me suis rapidement rendu compte que les dénominations dont on affuble cette génération sensée maîtriser Internet comme s’ils en étaient les concepteurs était largement surfaites, certains ayant autant d’aisance sur ce média que les jeunes retraités issus du « baby boom« , pour qui Internet est un monde qu’ils abordent avec méfiance. « Nous sommes sensés être la génération Internet, mais nous n’y connaissons pas grand’chose, au fond. » me confiait un de mes auditeurs.

A ce public, j’explique donc comment Internet peut servir d’outils d’aide à la prise de décisions. Collecte de données et méthodologie d’analyse sont au programme. Et, pour leur permettre d’appréhender ces deux aspects parmi d’autres, je les lance sur la blogoshère.

Et là, à ma grand surprise, je redeviens chargé de veille. Car, au delà de l’organisation matérielle du travail et de la répartition des tâches, qu’est-ce que bloguer, sinon aller chercher des sujets, se documenter par la collecte de données sur Internet (en dehors aussi, parfois), prendre du recul et de la distance envers les flux de données recueillis et restituer le tout de manière synthétique.

J’ai eu droit à tout : de ceux qui n’osent pas, ne se jugeant pas pas assez experts jusqu’au plagiat, en passant par les lieux communs. Mon rôle est alors de fournir des pistes de recherche en jouant des outils, des opérateurs booléens, des synonymes afin de dégager des axes de réflexion, d’amener des nouveaux éclairages, de relancer la réflexion mais aussi de recadrer.

Le résultat, ce sont ces premiers billets d’une longue série, rédigés en français, mais aussi en anglais, en flamand, en espagnol ou en italien sur cette pratique typiquement française qu’est la bise (merci aux inspiratrices Michelle & Aurélie), le jour des morts au Mexique ou la colocation en Allemagne, sans oublier la notion de communication interculturelle. Des sujets, il est vrai, parfois très éloignés de l’Intelligence Economique au sens strict du terme. Mais si proche dans la tentative d’appréhension d’un environnement, quel qu’il soit, pour en comprendre les rouages et en décrypter les aspects implicites.

Et si les mécanismes de la Veille et de l’Intelligence Economique s’introduisaient dans les mentalités à l’insu de tous ?

Bibliographie

Billets en français :
http://isit5citfl.wordpress.com/category/articles-en-francais/
http://masteries.wordpress.com/

English articles :
http://isit5citfl.wordpress.com/category/english-articles/
http://citandlearn.wordpress.com/2011/11/04/intercultural-communication/
http://isitintercultural.wordpress.com/2011/11/04/what-does-%E2%80%9Cintercultural%E2%80%9D-actually-mean/

Articulos en español :
http://citandlearn.wordpress.com/2011/11/04/la-comunicacion-intercultural/

Articoli in italiano :
http://isitintercultural.wordpress.com/2011/11/04/che-cosa-vuol-dire-interculturalita/

Posts in het Nederlands :
http://citandlearn.wordpress.com/category/al-onze-posts-in-het-nederlands/

10 réflexions au sujet de « Bloguer, c’est se former à la Veille : parole de Chargé de Veille »

  1. En effet, il est essentiel pour les utilisateurs d’internet, d’apprendre à maîtriser l’outil, et à en faire bon usage. Vous avez trouvé du boulot. Félicitations.

    Ce qui m’étonne , tout de même, c’est votre conclusion : des résultats qui relèvent du journalisme de base, et cette question : « si les mécanismes de la Veille et de l’Intelligence Economique s’introduisaient dans les mentalités à l’insu de tous ? ». Ces mécanismes, mon ami, préexistent dans les mentalités, ils en sont la structure  » transcendantale » aurait dit Kant.. L’approche cognitive est nouvelle, mais elle retrouve des chemins anciens.

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  2. Bonjour,

    Merci pour l’intérêt que vous avez porté à mon billet.

    Tout d’abord, je n’ai pas encore « trouvé du boulot ». Loin d’être installé, je continue de proposer mes prestations de droite à gauche et d’étudier toutes les propositions qui me sont adressées. Néanmoins, j’ai effectivement trouvé une voie d’insertion professionnelle. Une preuve de plus que les mentalités s’imprègnent des mécanismes de la Veille.

    Le résultat vous paraît peut-être relever du journalisme de base, soit, et alors ? « Le blog (site internet personnel) est un espace personnel d’échange et de dialogue avec autrui. » (http://www.orange.mg/blog/stephmada/quoi-sert-un-blog=). Je pense que les étudiants seront flattés d’être comparés à des professionnels du journalisme…même si leurs ambitions sont ailleurs.

    Les mécanismes de la veille préexistent dans les mentalités à l' »approche cognitive » ? A voir…Il semble que l’introduction de la Veille en entreprise, pour « transcendantale » qu’elle soit, se heurte toujours à la question de la rentabilité : http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneur/developpement/221135202/faire-veille-est-rentable-pme

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    1. Ce n’est pas tant la Veille qui est transcendantale, que les mécanismes qu’elle met en jeu : En l’occurrence la recherche, l’organisation et l’exploitation des informations véhiculées par les nouvelles technologies de communication. Personnellement cela m’apparaît indispensable, et les grandes entreprises auront toutes à terme, un service de veille dans leur organigramme. Pour les PME, le problème est différent : l’organisation de l’entreprise en France impose aux PME le modèle de fonctionnement des grosses entreprises. Elles ont donc d’abord à s’attacher les services d’un expert comptable, un avocat-conseil, à assurer leurs publicité, autant de postes budgétaires qui en étranglent déjà beaucoup. Mais elles viendront à la veille, comme elles sont toutes venues aux sites internet, car elle prendront conscience que la maîtrise des informations leur permettra de mieux gérer leur outil de production. Il faudra sans doute leur proposer des formules peu coûteuses, avec abonnement mensuelle, donc créer des agences de veille, elles-mêmes PME. Mais j’enfonce peut-être des portes ouvertes. Cela existe sans doute déjà.

      Bien à vous

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  3. Je souscris avec vous à l’idée que ce que l’on appelle « le cycle du renseignement » est vieux comme le monde (sans aller jusqu’à parler de transcendental). Par contre, l’adapter aux NTIC nécessite, au préalable, de faire prendre conscience aux internautes (toutes générations confondues) qu’une méthodologie de recherche permet d’optimiser les données recueillies tout en maximisant le temps de recherche. Soit, ce qui leur sera demandé en entreprise.

    Pour l’heure, et comme vous le soulignez, la situation de la Veille diffère selon la taille de l’entreprise, mais aussi sa culture et les critères de performances économiques qu’elle s’est fixée. Chez les grands comptes, la Veille, en tant qu’activité de collecte d’informations, est diluée au sein des différents services de l’entreprise : R&D, commerce/marketing, etc (source : http://www.securityvibes.fr/conformite-organisation/veille-intelligence-economique/). Cependant, il manque souvent une personne capable de rassembler les données recueillies pour les analyser de manière synthétique et offrir une vue d’ensemble nécessaire à la prise de décisions stratégiques.

    Concernant les petites structures, ce n’est pas tant l’organisation de l’entreprise en France qui leur impose un quelconque modèle de fonctionnement que la présence sur leur secteur d’activité de grands comptes étrangers qui les oblige à s’adapter ou périr. Le développement international des entreprise, quel que soit leur taille, n’est donc plus un luxe, mais une nécessité. Il passe impérativement par le développement des PME, enjeu pour l’économie nationale qu’ont parfaitement compris certaines régions. D’autant plus, à l’heure où certains grands comptes réduisent leurs effectifs en France : Renault, Schneider, Pfizer… générant ainsi un accroissement de l’expatriation des cerveaux français, donc une perte de savoir-faire. Concernant la gestion des questions juridiques ou comptables, la stratégie est simple : faire ou faire faire. Externaliser ou internaliser la gestion juridique ou financière de l’entreprise relève donc de choix stratégiques. En outre, avec le cloud, le travail collaboratif ret le travail à distance deviennent accessibles, et permettent de protéger la France rurale de l’exode vers les villes et de l’étalement urbain. Pour ce qui est de la présence des PME sur Internet, seul une PME sur 2 dispose d’un site Internet (source : http://blog.3999.com/2011/04/14/la-presence-des-tpe-et-pme-sur-internet/). Absentes du Web, ces PME pensent que personne ne parle d’elles, ce qui est une idée reçue fausse. Dans ces conditions, leur venue à la Veille n’est pas pour demain.

    En outre, notre beau pays doit affronter une autre idée reçue : l’information doit être gratuite. Ce qu’elle est déjà. Ce qui est payant, c’est la collecte et l’analyse des données ainsi que la transmission des informations. Mais pour les PME qui y croient, elles font gérer leur veille par des stagiaires, payés le minimum, que l’on ne retient pas le stage une fois terminé, pour réduire les coûts de fonctionnement. Quant aux agences de veille, elles existent bien, elles aussi. Elles emploient des stagiaires qu’elles paient 400 euros pour faire des rapports de veille vendues 3000 euros. Quand certaines sociétés n’externalisent pas purement et simplement leurs veille auprès de prestataires situés hors de France.

    Bref, la Veille en France, ce n’est pas demain la Veille. D’où la décision du Délégué Interministériel à l’Intelligence Economique de rendre l’enseignement de l’Intelligence Economique obligatoire pour les diplômés au dessus de bac+2 à partir de septembre 2013 (source : http://blog.lefigaro.fr/crequy/2011/02/tous-les-etudiants-sensibilises-a-lintelligence-economique-des-2013.html).

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